Dans son rapport trimestriel sur la situation au Mali, le Secrétaire général des Nations Unies revient sur les dernières évolutions politiques au Mali notamment la nomination d’un nouveau premier ministre en la personne du Dr Boubou Cissé et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Si le rapport ne recommande pas de changement majeur dans le mandat, il indique cependant une réelle flambée de la violence au centre du Mali. Une zone ou près de 333 civils ont perdu la vie, sur la période considérée et dans des attaques ciblées dont celle d’Ogossagou le 23 mars constitue un tournant majeur.
Sur la mise en œuvre de l’accord, le Secrétaire General, Antonio Guterres, se félicite de certaines avancées, mais recommande d’achever rapidement la révision constitutionnelle, grâce à une concertation exclusive à laquelle auront pleinement participé le Gouvernement, les groupes armés signataires, l’opposition politique et la société civile.
Violences accrues au centre
Sur le plan sécuritaire et attaques, le centre du Mali reste la partie ou l’enregistre le plus grand nombre d’attaques, contre des civils et de victimes civiles, en raison d’une nouvelle intensification des affrontements et de la violence intercommunautaire, ainsi que des attaques par des groupes terroristes et des milices d’autodéfense.
Au total, note le rapport, il y a eu 245 atteintes à la sécurité au cours desquels 333 civils ont été tués et 175 blessés, ainsi que 145 signalements d’enlèvements de civils, contre 267 atteintes à la sécurité, 225 morts et 149 blessés pendant la période précédente.
Le rapport demande ainsi un redéploiement rapide et intégral des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire malien, afin de maximiser la sécurité des civils. A cet égard, il souligne que l’effectif des forces de sécurité nationales déployées dans le centre et le nord du Mali a été porté de 3 122 à 3 207 personnes. En outre, il recommande de régler les questions non résolues concernant l’intégration d’au moins 2 000 membres des groupes armés signataires de l’accord.
Zone de développement du Nord
Le rapport du Secrétaire général de l’ONU, indique, que le développement économique du nord du Mali, reste lent depuis la signature de l’Accord. Il urge donc de créer la zone de développement économique des régions du nord en adoptant la législation nécessaire, et en rendant opérationnels le fonds de développement disponibles pour que les populations du nord du Mali puissent rapidement bénéficier des dividendes de la paix.
Droits de l’homme
Au cours de la période considérée, il a été noté 74 cas de graves violations des droits de la personne et atteintes à ces droits concernant au moins 410 victimes, dont au moins 30 femmes et 36 enfants, ont été recensés, contre 79 cas et 422 victimes pendant la période précédente. Le rapport final sur Koulogon est un témoignage de ces violations répétées au centre du pays.
Recommandations et priorités de la mission en vue du renouvellement du mandat
En guise de recommandations, Antonio Guterres rappelle les priorités de la MINUSMA, qui sont notamment d’appuyer plus efficacement la mise en œuvre de l’accord pour la paix, le seul cadre viable pour sortir le Mali de la crise, mais aussi la fin de l’impunité et la réduction des tensions intercommunautaires. Il insiste également sur la nécessité de lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre et à l’acquisition d’armes par des groupes d’autodéfense fondés sur l’appartenance ethnique.
En conclusion, Antonio Guterres appelle l’ensemble des parties prenantes et partenaires du Mali a plus d’implication et de solidarité pour la poursuite de l’objectif d’une paix durable au Mali.
Rédaction
Source: MDD Mikado FM