Au secours, les tout petits pleurent !
Le travail des enfants reste un problème des plus préoccupants, tant par le nombre de ces tout petits concernés que par la gravité des abus et des risques auxquels ils sont exposés.
L’enfance est une période de la vie qui doit être consacrée, non pas à travailler, mais à s’éduquer et à se former.
Hélas, le phénomène d’enfants travailleurs est devenu une fatalité dans notre pays et les voies pour l’élimination de ce phénomène semblent inexistantes.
En effet, au Mali, le travail des enfants est répandu dans tous les secteurs d’activités. Employés domestiques ou dans des mines, ouvriers agricoles, trieurs de déchets, victimes de prostitution, mais nous nous intéressons singulièrement au travail des enfants dans les champs de coton.
Notre pays étant l’un des pays des grands producteur de coton en Afrique et le travail des enfants dans cette industrie y est répandu, ce qui entretient le cycle de la pauvreté pour leurs familles.
Pour rappel, chaque année, la période d’octobre à février est celle par excellence de la récolte du coton dans les régions de Sikasso, Koutiala et dans le cercle de Kita ( zones productrices du coton) la main d’œuvre qu’exige cette activité se fait de plus en plus rare à cause de l’agriculture rudimentaire.
Chose qui a conduit nombreux de ses producteurs, à recourir à des enfants scolarisables pour sauver leur production. Une véritable exploitation des enfants, en violation flagrante du Code de l’enfant. Pour cause, ces enfants travaillent à longueur du journée et souvent la nuit.
Pire, ces enfants sont souvent déscolarisés par leurs parents au profil des champs de coton et qui n’est sans conséquence.
A titre d’exemple, le village de Nagosso dans cercle de Yorosso et dans plusieurs villages Sénoufo dans la région de Sikasso, le nombre d’hectares du coton dépend au nombre d’enfants trouvant dans la famille. Les hommes font beaucoup d’enfants au profil des champs du coton, en privant par la même occasion, leur droit à l’éducation, pouvant nuire leur développement. À leur bas âge, ces enfants sont déversés dans les champs à longueur du journée, sans récompense ni de la nourriture, encore moins être mieux soignés.
Ces pratiques néfastes s’effectuent sur les enfants par les cotonculteurs dans le but de récolter son produit à temps, afin de gagner un peu en poids au kilogramme, puis percevoir rapidement l’argent de coton afin de pouvoir faire face aux charges financières des activités comme le mariage, les cérémonies funéraires, l’achat d’une nouvelle moto, ou des constructions pour certains.
Mais, une fois ces objectifs défaient, ces mêmes enfants se retrouvent dans les sites orpaillages, dans les grandes villes où ils se livrent à des pratiques dangereuses, pouvant nuire leur vie et autrui.
Il faut cependant, signaler que les causes du travail des enfants dans notre pays sont profondes. La pauvreté, qui oblige les parents à envoyer leurs enfants travailler pour subvenir aux besoins de toute la famille. A cela s’ajoutent l’accès difficile à la scolarité et le système éducatif défaillant : frais de scolarité, violences à l’école ou sur le chemin de l’école sont autant d’obstacles à l’éducation et de facteurs aggravants au travail des enfants.
Il faut aussi indiquer le faible niveau d’éducation et d’information des parents, qui ne connaissent pas l’impact négatif du travail sur leur enfant mais aussi la législation sur le travail infantile en vigueur et l’impact positif de l’éducation.
Les crises humanitaires liées à une catastrophe naturelle ou un conflit, qui exacerbent la vulnérabilité des enfants et la transgression des législations en vigueur.
Des risques de mort au quotidien.
Les répercussions du travail sur un enfant, et en particulier des filles, sont graves et impactent plusieurs domaines. A titre de rappel, dans le N’Tepela dans le cercle de Koutiala, un enfant déscolarisé du premier cycle pour des travaux champêtes faisant de l’insecticide dans un champ de plus dix ( 10) hectares porta un gros bidon sur le dos, avec des mesures de protection non satisfaisantes.
Au cours de son travail, des pintades vinrent picorer des insectes empoisonnés. Le mineur en voulant sauver des pintades à travers des jettes de cailloux s’est versé de l’insecticide sur son corps. Ne sachant pas le risques, il continua son travail. Le soir, l’enfant frissonna, tomba et s’est évanoui sur le coup. Administré dans un clinique à Koutiala, l’enfant a été sauvé par justesse. Un exemple parmi tant d’autres ou certains enfants sont victimes de la morsures des serpents dans les grandes brousses. D’autres tombent dans les puits à grand diamètre où ils en sortent jamais.
En sommes, les enfants sont aujourd’hui les victimes innocentes de la difficile conjoncture économique actuelle. Et les principales victimes que sont les acteurs ( les pauvres et les analphabètes) doivent bénéficier de toutes les aides afin de sortir des dures conditions de vie et de travail que sont les leurs.
Abdoul Karim sanogo, journaliste reporter/ membre de l’Association des Blogueurs du Mali.
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