Le collectif des Enseignants Volontaires du Mali (CEVM),informe l’opinion nationale et internationale qu’au mois de mars de l’année en cours, l’État, après être tenu en échec dans les négociations avec les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octibre 2016, a lancé un appel patriotique de recrutement de 15300 enseignants volontaires sur toute l’étendue du territoire national, repartis comme suit : 10300 pour le niveau fondamental et 5000 pour le niveau secondaire général , technique et professionnel.
En début de mars 2020,nous avons signé un contrat de six (6) mois renouvelable. Les Enseignants Volontaires ayant voulu répondre à cet appel patriotique, ont participé à une formation pré-volontaire de cinq (5) jours, organisée par les Académies sous la supervision administrative du Centre National de Promotion du volontariat (CNPV). Rappelons que le contrat ne liait pas directement les enseignants volontaires au Ministère de l’Éducation Nationale mais au CNPV. C’est le lieu de remercier tout le personnel du CNPV pour leur collaboration et leur accompagnement tout au long de ces six (6) mois, le Premier Ministre et le Ministre de l’Éducation de l’époque, le Ministère de la jeunesse et des sports, les académies d’enseignement , nos Proviseurs, nos Censeurs, les Directeurs de centres d’Animations pédagogiques ,nos Directeurs d’Écoles et particulièrement nos collègues fonctionnaires avec qui, nous avons beaucoup collaboré pendant ces six (6) mois de contrat, recevez ici toute notre reconnaissance.
Après la formation, nous avons été répartis dans nos établissements respectifs. Quelques semaines de cours, malheureusement pour cause de Coronavirus, les écoles ont été fermées pour être re-ouvertes le 02 juin à l’issu d’un conseil extraordinaire de défense. Pendant les semaines de cours, les enseignants volontaires sont arrivés à faire avancer de façon considérable le programme annuel. Permettez-nous de dire que c’est en partie grâce aux enseignants volontaires que l’année scolaire toujours en cours a pu être sauvée parce que même après la réouverture des classes, les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octibre 2016 étaient toujours en grève, donc nous avons continué à dispenser les cours normalement jusqu’au terme de notre contrat.
Nous rappelons l’opinion nationale et internationale sur les difficultés vécues durant les six (6) mois, parmi lesquelles nous pouvons citer entre autres :
. la négligence et le refus de certains Directeurs d’écoles d’octroyer les certificats de prise de service à certains de nos collègues;
. la manipulation des élèves par certains enseignants grévistes contre les enseignants volontaires;
. la mobilisation de certains jeunes de quartiers ou de villages pour boycotter le bon déroulement des cours des enseignants volontaires;
. l’empêchement de certains enseignants volontaires d’accéder aux salles de classes;
. mauvaise interprétation du projet de volontariat par certains enseignants grévistes;
. des menaces et toute sorte d’humiliation.
Malgré toutes ces difficultés rencontrées, nous n’avons pas abandonné notre engagement patriotique car l’avenir de l’école malienne était en cause.
Nous reconnaissons l’accueil chaleureux de beaucoup de Proviseurs et Directeurs d’écoles dans nos établissements respectifs. Conscient du manque d’enseignants et de la situation qui a poussée l’État à procéder à ce recrutement massif puisque le projet de volontariat dormait dans les tiroirs depuis 2015.
Alors pour répondre à l’appel du moment, beaucoup d’entre nous ont déserté les écoles privées, pas pour saboter ou entraver le bon déroulement de la lutte de nos collègues fonctionnaires mais nous avons pensé qu’il est mieux d’avoir à faire à l’ État qu’ à un particulier. Et puis, le contrat signé entre les enseignants volontaires et le CNPV en son article 2 (le volontaire s’interdit d’exercer toute activité rémunérée publique ou privée. Tout manquement à cette règle amènerait le CNPV à se passer immédiatement des services du volontaire) ne permettait pas d’exercer autre activité que le volontariat.
Aujourd’hui, nous sommes égarés et esseulés ,nous n’avons plus de contrat avec nos écoles ou lycées privés, et nous sommes plus de 9000 chômeurs (tous sortis des écoles de formation comme : l’ENSup, ENETP,IFM ,…) dans les rues, en partie des chefs de famille ou des mères de famille.
Nous lançons un vibrant appel aux nouvelles autorités de nous intégrer dans la fonction publique de l’État ou des collectivités territoriales à défaut de cela, de renouveler notre contrat.
C’est également le lieu de dire que nous sommes prêts à servir partout où le besoin se fera sentir.
Nous ne saurons terminer ce point de presse sans remercier, l’ex Premier Ministre Dr. Boubou CISSE pour l’initiative du Volontariat, tous nos collègues volontaires du Mali,
tous les medias, tout le personnel de l’UNTM en général et le Secrétaire Général du SNEC en particulier de nous avoir permis d’accéder à leurs locaux.
Nous vous remercions de votre aimable attention !
Bamako, le 21 Novembre 2020
Le Secrétaire Général
Boubacar Pléa
Source: leronier